Vidéosurveillance : l’intelligence artificielle au service de la sûreté

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La vidéosurveillance entre dans l’ère de l’intelligence artificielle. Des associations de capteurs, de machines et d’algorithmes toujours plus puissants ouvrent des perspectives novatrices pour la sûreté des entreprises.

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Vidéosurveillance

L’expérience menée en octobre 2017 à l’aéroport international de Dubaï démontre les capacités actuelles de l’intelligence artificielle dans la vidéosurveillance. Un tunnel à reconnaissance faciale a été installé pour accélérer les contrôles de sécurité des passagers avant l’embarquement.

80 caméras dissimulées le long du dispositif identifient les voyageurs grâce à un système d’authentification biométrique. Cette prouesse technologique donne un aperçu de la vidéosurveillance de demain. 

L’intelligence artificielle : comprendre les événements

L’intelligence artificielle embarquée dans les caméras de vidéosurveillance permet de passer de la détection des événements anormaux à la détection des comportements anormaux.

Grâce à l’analyse d’images, les systèmes de télévidéosurveillance actuels sont capables de lire de manière automatique les plaques d’immatriculation des véhicules ou de détecter une intrusion

Désormais, les logiciels de Détection automatique d’anormalités (DAA) décryptent, voire « comprennent », les événements qu’ils captent.

Reliés aux caméras, aux capteurs, aux micros, les logiciels croisent plusieurs sources d’informations et déclenchent une alerte lorsqu’un scénario prévu par l’algorithme se réalise.

Par exemple, le système de vidéosurveillance CounterBomber déployé en Irak et en Afghanistan parvient à prévenir les attaques suicides par ceinture explosive.

Pour évaluer le risque, le CounterBomber traite simultanément des données tirées de capteurs radar et de caméras infrarouge. Il analyse la température corporelle, l’expression faciale ou la démarche.

Dès qu’un individu entre dans son champ, le dispositif détermine rapidement s’il est en présence d’une menace.

Performances matérielles et programmatiques

L’évolution spectaculaire de l’intelligence artificielle dans les systèmes de vidéosurveillance s’explique par les performances sans cesse améliorées des calculateurs.

Avec des puissances de calcul de plus en plus grandes, les systèmes embarquent des capteurs de plus en plus fins et des algorithmes de plus en plus complexes.

« L’œil » de la caméra est lui aussi entré dans une course à la performance. La densité de pixels ne cesse de grandir pour une analyse toujours plus pointue. La norme de 125 pixels par mètre (px/m) est désormais supplantée par une norme de 250 px/m, voire plus. Cela autorise des reconnaissances faciales sur de plus longues distances, dans des conditions de lumière encore plus faibles.

Demain, la technologie des caméras multifocales et multicapteurs devrait même s’affranchir de ces contraintes de résolution et révolutionner la captation d’images.

L’audiosurveillance se développe aussi à grande vitesse. Equipés de micros d’ambiance, les systèmes combinent l’analyse de bruits environnants (cris ou bris de vitre, par exemple) et l’analyse d’images pour déterminer s’ils sont ou non en présence d’une menace.

Malgré ces progrès et les promesses pour l’avenir, l’humain restera un maillon essentiel de la chaîne de la sûreté. Ce seront toujours les équipes qui superviseront, interviendront et rendront les machines plus intelligentes.

Sources : Association nationale de vidéoprotection (AN2V), infoprotection.fr.